Les cancers masculins au congrès de l’ASCO 2014
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Mardi 24 Juin 2014 - Professeur Karim Fizazi - Actus
...des progrès importants pour le cancer de la prostate
Le congrès de cancérologie de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) a lieu tous les ans début juin à Chicago et réunit plus de 30 000 participants. C’est à la fois l’occasion de faire un point sur la prise en charge des différents cancers et le moment où les principaux « scoops » de l’année en cancérologie sont rendus publics.
Cette année, le cancer de la prostate était à l’honneur avec trois points majeurs :
1) Le rôle de la chimiothérapie (utilisant le docetaxel) a été pour la première fois démontré chez les patients porteurs de métastases multiples mais dont le cancer reste sensible au traitement hormonal (étude américaine Chaarted). La chimiothérapie fait gagner plus d’un an de vie et elle va donc probablement devenir un nouveau traitement standard dans cette situation (jusqu’alors et depuis 2004, l’emploi de la chimiothérapie était réservé aux situations d’échec du traitement hormonal).
2) Cette même chimiothérapie pourrait bien à terme être aussi utilisée chez les patients atteints de cancers de la prostate certes localisés, mais à risque de développer des métastases (atteinte locale volumineuse, haut score de Gleason, taux élevé de PSA). En effet, l’étude française GETUG 12 a été la première à évaluer le docetaxel chez ces patients : avec un suivi actuel de presque 8 ans, le nombre de patients sans rechute semble supérieur pour les hommes ayant reçu la chimiothérapie : 62% contre 53%. Si ces données se confirment avec le temps, la chimiothérapie pourrait devenir un standard chez ces patients également.
3) Le temps de la médecine personnalisée semble être arrivé pour le cancer de la prostate : la nouvelle génération d’hormonothérapies (abiraterone, enzalutamide) est efficace chez une grande majorité de patients dont le cancer est devenu résistant aux hormonothérapies conventionnelles. Cependant, certains patients sont atteints de cancers d’emblée résistants et pouvoir identifier d’emblée ces patients éviterait de les traiter avec des médicaments inutiles pour eux. L’équipe américaine de Baltimore a pu montrer que l’analyse de certains sous-types du « récepteur des androgènes » (les hormones mâles) directement réalisée sur des cellules cancéreuses détectables dans le sang, permet d’identifier de manière presque absolue les patients qui bénéficient de ces traitements. Si ces données sont confirmées à large échelle, cet outil pourrait devenir un progrès important vers le principe du « bon traitement pour le bon patient ».
Une série de bonnes nouvelles, donc…
Amitiés à tous les Cerhomistes !
Pr Karim Fizazi, Villejuif, 24 juin 2014